Histoire des radios des Bouches-du-Rhône. C’est en 1925 que le ministère des PTT crée à Marseille la radio d’État « Radio Marseille PTT » qui deviendra « Marseille Provence » en 1928. Aucune initiative privée ne verra le jour à Marseille en matière radiophonique, mais la station privée de Nice Juan-les-Pins sera audible sur la région. « Marseille Provence » arrêtera ses émissions à la déclaration de guerre en 1939. Cependant durant l’occupation, l’orchestre national et une grande partie du personnel de la radio d’État sera réfugié à Marseille. C’est pourquoi le studio de Marseille va réaliser des émissions qui seront diffusées par la Radio Nationale basée à Vichy. Aucun décrochage local ne sera assuré durant cette période.
Le service public.
A la Libération de Marseille en 1944, l’émetteur qui avait été détruit par les Allemands à leur départ va être remis en marche sous le nom de « Radio Marseille ». La station assurera de nouveau des décrochages du Programme National. Elle dépendra des nouvelles sociétés de radiodiffusion de l’État : la RDF, la RTF, l’ORTF puis FR3 à partir de 1975. Marseille sera au centre d’une région radiophonique qui couvre l’actuelle région PACA plus la Corse. La station s’appelle « FR3 Provence Côte-d’Azur Corse ».
Mais en 1972, c’est la société d’État « Radio-France » qui va lancer à Marseille une radio musicale sœur de FIP Paris : FIM 514 (France Inter Marseille). FIM qui deviendra « FIP Marseille » s’arrêtera en 1999. Quant la radio régionale de FR3 elle sera reprise par Radio-France en 1983 pour devenir « Radio France Marseille ». Mais des dissensions internes, et surtout un faible taux d’audience vont obliger Radio France à fermer la station « Radio France Marseille » en 1988.
Cependant la station renaîtra à Aix-en-Provence sous le nom de « Radio France Provence ». Cette fois la station ne couvre que les départements des Bouches-du-Rhône, des Alpes-de-Haute-Provence, des Hautes-Alpes et du Var avec des émetteurs dans ces départements. Le Vaucluse, les Alpes-Maritimes et la Corse bénéficieront de leurs propres stations locales.
Les radios pirates.
Dès 1977, et jusqu’à la libération des ondes en 1981, quelques émetteurs pirates vont se faire entendre dans les Bouches-du-Rhône. La plupart d’entre eux auront une existence éphémère et même pour certains, l’espace d’une journée. « Radio Printemps », « Radio Sport », « Radio Vous », « Cassis Musique », « Radio Béton », « Radio SAM », « Fréquence Sud » ne vont pas marquer de leur emprunte l’histoire radiophonique de la région, à part qu’elles auront été les pionnières de la radio privée dans les Bouches-du-Rhône. En revanche, une petite station pirate de Salon-de-Provence, lancée en 1979, « Radio Centurie » réussira à durer jusqu’en 1991 avant de rejoindre le réseau national « Métropolys ».
Les radio libres
Si Marseille va connaître une explosion de radios libres à partir de 1981, Aix-en-Provence, Arles et dans une moindre mesure Cassis et La Ciotat vont également voir naître de nombreuses radios.
Des radios communautaires.
Contrairement à la Côte d’Azur ou les radios commerciales vont chercher à s’implanter, le paysage des radios des Bouches-du-Rhône et de Marseille va ressembler à la typologie de sa population. En effet, les petites radios associatives communautaires, ethniques et de quartier vont dominer le paysage. Mais leurs moyens rudimentaires vont souvent les obliger à renoncer à l’aventure au bout de quelques mois ou de quelques années. Néanmoins, la ville va être marquée par quelques radios qui vont traverser les décennie pour parvenir jusqu’à nous. Parmi ces stations on peut citer « Radio Gazelle » née en 1981 et destinée à faciliter l’insertion des populations immigrées. De même « Radio Grenouille » petite radio culturelle de Marseille, née aussi en 1981, émet toujours. « Radio Galère » issue de la fusion de trois petites radios libres en 1983 diffuse sa programmation rock sur la ville tout en restant non commerciale depuis près de quarante ans.
Du côté des radios religieuses, la chrétienne œcuménique « Radio Dialogue » (qui deviendra Dialogue RCF en 2015) et la radio juive de Marseille, « RJM » sont nées aussi au début des années 80.
Des radios commerciales
Par ailleurs, du côté des radios commerciales, « Radio Star », née en 1982 va avoir de bons taux d’écoute à Marseille. Après une parenthèse de quelques années où elle diffusera le réseau « Fun Radio » elle se relancera en 1996 et arrivera à constituer un réseau qui couvre aujourd’hui toute la région PACA.
Parmi les radios des années 80 toujours en activité, « Radio Maritima » à Martigues a fini par constituer un petit réseau départemental avec des fréquences sur les principales villes des Bouches-du-Rhône.
De même « Radio Golfe d’Amour » (RGA) émet sur La Ciotat depuis 1981 même si aujourd’hui elle est affiliée à la radio de Cannes « Kiss FM » dont elle retransmet les programmes avec des décrochages locaux. En Arles « Soleil FM » émet, elle, depuis 1983.
Les radios disparues.
En revanche d’autres radios des années 80 et 90 ont marqué la ville et le département mais ont fini par disparaitre ou être absorbées par les réseaux nationaux. Pour mémoire, « Radio Service » (née en 1981 à Marseille sous le nom de Radio Sud Contact) a été le premier véritable réseau régional dès la fin des années 80. Elle disparaîtra en 1997 en rejoignant le réseau du groupe NRJ « Rire et Chansons ».
Autre réseau, celui de « Onde Latine », (née en 1991 à Aix-en-Provence), va couvrir toute la côte de Menton à Marseille, avec même une fréquence à Perpignan. En 1998, elle disparaîtra et ses fréquences seront redistribuées aux réseaux nationaux.
« Radio Méditerranée », « Radio Méditerranée Provence », « Radio Provence Culture » (13 FM), « Radio Utopia », ont également marqué de leur emprunte la mémoire collective du département.
La presse régionale n’aura d’ailleurs pas plus de succès en matière radiophonique. Le quotidien « Le Provençal » va lancer en 1983 « Fréquence Marseille » en collaboration avec RTL. Mais la station sera reprise par NRJ. De même le journal communiste « La Marseillaise » va créer en 1981 « Radio La Marseillaise ». La station se transformera en « Radio Sprint » en 1984 puis rejoindra le réseau « TSF » en 1991 qui disparaîtra quelques années plus tard.
Les webradios.
Depuis les années 2000, les webradios sont très nombreuses sur Marseille et sa région. Elles ont l’avantage ne nécessiter pratiquement aucun investissement en matériel. Certaines vont d’ailleurs permettre à des radios libres disparue de renaître comme « Fréquence Sud » ou « Radio Service ». D’autres vont se spécialiser dans des créneaux musicaux ciblés comme l’opéra, le jazz, les musiques de film, la country, le reggae… Enfin les minorités ethniques de Marseille ne sont pas oubliées avec des radios en direction des italiens, des maghrébins, des comoriens…
